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Publié le 24 Mai 2022


Aujourd'hui nous souhaitions rendre hommage à quelques joueuses iconiques, qui ont toutes atteint le sommet dans des compétitions mixtes ou en compétition dans la catégorie "women", marquant à jamais leurs scènes respectives par leurs exploits et leur personnalité.
Voici sans plus attendre ces joueuses esport qu'il vous faut connaître !

🇨🇦 Sasha « Scarlett » Hostyn (StarCraft2)

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Aucune contestation possible, elle est LA joueuse professionnelle d’esport la plus titrée sur StarCraft II et la toute première à avoir remporté un major sur ce titre. Scarlett est tellement au-dessus du lot qu’elle est allée jusqu’à s’installer en Corée du Sud pour participer aux tournois coréens, car cette scène nationale a été “écartée” du circuit global tant le niveau des coréens surpasse celui du reste du monde. Et devinez quoi ? Elle y performe si bien qu’on l’a appelée “Korean Kryptonite” : femmes comme hommes plient face à son niveau de jeu stratosphérique.
Il vous en faut plus ? Elle est la joueuse avec le plus de gains compétitifs ($426k) et “la joueuse esport la plus accomplie du monde”, toutes catégories confondues, selon The New Yorker. Titre qui n’est certainement pas volé, quand on sait qu’elle roxe la scène internationale depuis 2011 !

🇫🇷 Marie-Laure « Kayane » Norindr (Soulcalibur, FGC)

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Si on vous dit compétitrice, Game One, SoulCalibur, early adopter (2001), à qui pensez-vous ?
Bon, peu de suspens cette fois puisque le titre vend la mèche : il s’agit bien de l’unique Kayane ! Véritable championne française et européenne sur de nombreux jeux de combats, elle est depuis presque toujours une ambassadrice extrêmement impliquée dans l’esport, et plus particulièrement dans le Versus Fighting.
Depuis ses premières compétitions en 2001 (à 10 ans elle étoffait déjà son palmarès), ses nombreuses victoires en tournois qui lui ont valu le Guinness des Records de “la joueuse la plus titrée du versus fighting”, ses apparitions à l’EVO, ses nombreuses chroniques sur Game One, son sponsoring d’athlète Red Bull (au même titre que Gotaga), jusqu’à aujourd’hui, elle est incontestablement la joueuse esport française la plus médiatisée et appréciée de la communauté !

🇺🇸 Ricki « HelloKittyRicki » Ortiz (FGC)

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Ricki est une joueuse de versus fighting se positionnant chaque année de son activité dans le haut du classement international. Tous s’accordaient à dire qu’elle avait un excellent niveau, accrochant plusieurs podiums de majors, sur plusieurs jeux ! On peut noter par exemple son TOP2 lors de la Capcom Cup 2016 (Street Fighter), ou ses deux TOP2 à l’EVO 2006 et 2007 (Capcom vs. SNK 2) ! Elle est active dans l’esport depuis le début des années 2000 et joue encore pour Evil Geniuses. Elle se différencie notamment des autres joueuses pour être parmi les premières femmes transgenres à s’être revendiquée comme tel publiquement dans l'esport à très haut niveau.
Son profil mérite plus de visibilité à la fois pour ses excellents résultats compétitifs, ainsi que pour sa force d’esprit et son courage qui lui ont permis de surpasser les nombreuses difficultés qu’elle a pu rencontrer au sein de sa vie personnelle et de la FGC (Fighting Game Community).
Si vous avez besoin d’un phare dans la nuit, vous aimerez peut-être cet article plus personnel et complet sur son parcours de vie.

🇨🇳 Li « Liooon » Xiaomeng (Hearthstone)

Liooon est une joueuse de TCG et plus particulièrement de Hearthstone sur lequel elle excelle. C’est la seule femme à ce jour à avoir emporté un major officiel de Blizzard en compétition mixte. Et quelle victoire ! Elle a remporté haut la main le Grandmasters Tour - Global finals de 2019 face à d’excellents joueurs tels que T1 Fenomeno, RNG Leaoh, ou encore Casie et a sécurisé sa place dans le panthéon des vainqueurs de majors de Hearthstone ainsi que $200k. A cette époque Hearthstone était bien moins décrié pour sa part trop importante de RNG (Random Number Generation) qu’il ne l’est aujourd’hui et était considéré comme une scène esport de Tier 2, contre Tier3 en 2021 et 2022, accentuant davantage l'exploit réalisé !
Malheureusement, nous n’avons plus vraiment entendu parler de Liooon en occident après cet exploit puisqu’elle a lentement quitté la scène esport du jeu, jusqu’à son dernier TOP8 au Hearthstone All-Star Invitational 2020.

🇸🇪 Zainab « zAAz » Turkie & Julia « Juliano » Kiran (CS:GO)

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Sur CS:GO c’est plus difficile à dire ! Nombreuses joueuses se sont démarquées au fil des ans mais aucune n’a été désignée incontestablement “meilleure joueuse”. C’est pourquoi nous avons décidé de présenter le duo iconique de la scène CS:GO, constitué de zAAz & Juliano, qui jouent ensemble au plus haut niveau compétitif depuis 2016 !
En termes de palmarès, elles sont de sérieuses prétendantes au titre de meilleures joueuses puisque d’après Liquipedia CS:GO, elles cumulent 22 victoires, pour 28 finales sur 56 tournois ! Un très solide 39% de finales jouées remportées sur le circuit féminin.
Aujourd’hui, elles font partie de la structure G2 Gozen sur Valorant, une équipe 100% féminine qui performe de mieux en mieux au fil des majors.

Pourquoi les femmes sont-elles si peu représentées à haut niveau ?

D’après le baromètre France esport 2021 , sur les 1,5M joueurs français pratiquant l’esport amateur, seulement 7% sont des femmes. Pourtant parmi les 2,7M de joueurs et joueuses de la catégorie “esport loisir” (c’est à dire qui jouent à des jeux vidéo compétitifs sans pour autant s’inscrire à des compétitions), on compte 35% de femmes ! La France n’est pas le seul pays concerné et la grande majorité des pays du monde se retrouve avec un constat similaire : l’esport amateur et compétitif ne compte que très peu de femmes. Les raisons d’une telle disparité sont troubles, mais il est possible d’en isoler quelques-unes bien connues du grand public.

Les us et coutumes

Ce problème vient probablement du fait que, pendant trop longtemps, les jeux vidéo étaient considérés comme des “jouets pour garçon” et, bien que ce ne soit plus le cas depuis quelques années, la part de femmes jouant aux jeux vidéo compétitifs reste bien moins grande que celle des hommes. Heureusement des progrès sont à noter : le nombre de femmes jouant aux jeux vidéo compétitif grimpe chaque année, ce qui, couplé à une éducation des plus jeunes et des plus réticents qui ne comprennent pas encore qu’une “fille” puisse jouer aussi bien qu’un garçon, permettrait à terme d’inverser cette tendance toxique et ancrer dans les coutumes la présence de joueuses talentueuses et respectées ! Le prochain Faker sera peut-être une Faker ?

L’âge et la mentalité des fans moyens

Un spectateur moyen de Twitch ou YouTube a tendance à véhiculer des stéréotypes surfaits et injustes, rabaissant à la moindre occasion les joueuses quel que soit leur jeu. “Retourne sur Animal Crossing”, “Voilà pourquoi faut pas laisser les filles jouer”, peuvent sonner comme de simples blagues légèrement déplacées dans un cercle d’amis fermé, mais les joueuses qui partagent leur passion sur les réseaux ou qui sacrifient énormément pour vivre de l’esport sont tout aussi légitimes que les joueurs qu’ils soutiennent et il est intolérable de véhiculer de tels propos sexistes et discriminatoires à leur encontre.
Une autre raison pouvant expliquer ce problème est l’anonymisation des personnes qui, nous ne le savons que trop bien, a tendance à faciliter l’extrémisme de certains propos. Pourtant, bien que tout genre puisse subir ce harcèlement lié à l’anonymat, on constate une récurrence et un certain acharnement à l’encontre des femmes.

Le harcèlement

D’après une étude menée par Reach3 Insight et Lenovo sur 900 joueuses européennes, chinoises et américaines, 77% d’entre elles auraient déjà subi une forme de sexisme, harcèlement ou discrimination du simple fait de leur genre. Un cas typique de harcèlement dans l’esport a par exemple mené la jeune Bocchi, âgée de 15 ans à l’époque des faits, à stopper toute activité professionnelle à cause d’un harcèlement massif à son égard, dû à une surperformance lors d’un tournoi auquel elle avait participé.
Elle avait éliminé à l’occasion des top players américains (notamment Ally) et s’était hissée jusqu’à la 5e place d’un tournoi Super Smash Bros. Ultimate de 120 personnes par son seul talent, puisqu’elle jouait Marie (Isabelle), un personnage considéré depuis le début du jeu comme très faible par tous les professionnels de la scène.
S’en est suivi quelques mois plus tard d’un arrêt simple de la compétition et la suppression de ses comptes Twitter & Twitch, ne pouvant plus supporter l’acharnement de certains. Preuve de son talent : l’unique vidéo qu’elle a posté sur sa chaîne YouTube (un tutoriel complet pour maîtriser son personnage) a été visionnée plus de 135k fois et reste aujourd’hui encore une référence d’apprentissage 4 ans après sa parution.

 
 

Ce n’est malheureusement pas le seul exemple médiatisé : ce récent clip de la streameuse MinaYia est un bon exemple de ce que les joueuses peuvent vivre régulièrement en ligne (en dehors de la chute assez drôle).
Il y a quelques années, notre talent Manonolita a aussi été victime de harcèlement, notamment sur son orientation sexuelle. Depuis, elle a décidé de continuer à défendre ses principes et lutter à son échelle contre la toxicité sur internet et notamment dans le jeu vidéo. A noter toutefois que le harcèlement n’est pas uniquement subi par des femmes et que tout le monde peut en subir. Plusieurs actions sont en cours par les développeurs principaux de l’esport, ainsi que des entités privées pour réduire la toxicité en jeu et ce sujet progresse rapidement.

Si vous souhaitez avoir un petit aperçu de ce que peut subir une femme sur un jeu compétitif online, voici une excellente vidéo réalisée par Apeks qui résume très bien la situation.

 
 

Nous n'avons fait qu'effleurer la globalité des différents profils à présenter (MissHarvey, Sjokz, Laure Valée, et toutes celles qu'il faudrait citer), ou même des points à aborder (absence de mixité, manque d'implication de la part des éditeurs, etc.) et préférons laisser faire les initiés et experts de la question, tels que Women in Games, une organisation au nom explicite fournissant un excellent travail, qui met en avant toutes les femmes des jeux vidéos et de l'esport et invite à favoriser la mixité.
A bientôt pour un prochain article !

STAKRN Agency

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