
Les 6 piliers de la performance dans l’esport inspirés du PSG
juin 1, 2025
Publié le 3 juin2025
Une compétition hors normes au cœur de Riyad
Du 8 juillet au 24 août 2025, Riyad accueillera la deuxième édition de l’Esports World Cup (EWC), un événement d’envergure réunissant près de 200 clubs et 2 000 joueurs autour de 25 tournois sur 24 jeux différents. Avec une dotation exceptionnelle s'élevant à 70 millions de dollars, l’EWC s’impose comme l’événement esport le plus richement doté de l’histoire. Le prize pool se divise entre 27 millions pour le classement interdisciplinaire des clubs, 38 millions pour les compétitions individuelles par jeu, et plus encore pour des catégories de MVP ainsi que des tournois qualificatifs à l'EWC.
L’Arabie Saoudite mise sur l’esport pour rayonner à l’international
L’organisation de l’EWC s’inscrit dans la Vision 2030, un plan stratégique lancé en 2016 par le prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane. Cette initiative vise à diversifier l’économie du royaume et à développer des secteurs comme le tourisme, la tech et le divertissement pour ses citoyens.
Dans ce cadre, le Public Investment Fund (PIF), fonds souverain saoudien, a investi plusieurs milliards de dollars dans le jeu vidéo et l’esport, via sa filiale Savvy Games Group. Parmi les acquisitions notables figurent le studio Scopely (4,9 milliards USD en 2023), ainsi que le rachat du groupe ESL-FACEIT, spécialisé dans l'organisation de compétitions esport sur des jeux populaires variés.
À travers ces initiatives, le royaume définit clairement son ambition : faire de Riyad la capitale mondiale de l’esport d’ici 2030, une logique de soft power déjà appliquée dans le sport traditionnel, où le PIF a investi dans le football (Newcastle United, Saudi Pro League), le tennis, la boxe ou encore le golf avec LIV Golf.
Esports World Cup Foundation : structurer un écosystème mondial
Pour porter cette ambition, l’événement est supervisé par l’Esports World Cup Foundation (EWCF), une organisation à but non lucratif chargée d’assurer la structure, la régularité et l’accessibilité de la compétition.
Parmi ses leviers figure le Club Support Program, qui offre à 40 clubs partenaires un accompagnement pouvant atteindre 1 million de dollars.
L’objectif : favoriser leur développement, les inciter à s’étendre sur de nouveaux jeux, et ainsi rendre la compétition interdisciplinaire plus attractive.
Un modèle économique questionnable, voire artificiel ?
Contrairement aux circuits compétitifs classiques où l’économie repose sur des flux commerciaux tels que la billetterie, le sponsoring, les produits dérivés ou encore les cosmétiques in game, l’EWC est entièrement financée par le PIF.
Ce soutien massif crée une dynamique unique… mais aussi dépendante d’une volonté politique plus que d’une logique de rentabilité.
En l’absence de retour sur investissement clair à court terme, le modèle interroge : est-on face à une stratégie sportive incomprise, ou à un projet d’image internationale dissimulé sous des apparences de compétition ?
Une opportunité exceptionnelle pour les clubs, les joueurs comme les marques
Dans l’immédiat, l’EWC représente une formidable opportunité pour les acteurs de l’esport. Les clubs peuvent compter sur un soutien logistique et financier inédit. La promesse d’un prize pool record, d’une visibilité mondiale et d’un calendrier centralisé pousse nombre d’entre eux à diversifier leur activité compétitive.
C’est le cas par exemple de Team Vitality, qui a recruté Maxime Vachier-Lagrave, grand maître d’échecs, en vue de l'addition des échecs en ligne comme discipline à l'EWC. Ce choix stratégique vise à renforcer leur compétitivité pour le classement interdisciplinaire des clubs.
Les marques, elles, trouvent dans l’EWC un nouveau canal d’activation puissant : l’audience ciblée est jeune, internationale et engagée. Selon une étude menée en 2024 par Power League Gaming et Ipsos, près de 70 % des joueurs en Arabie Saoudite ont entre 18 et 24 ans, et plus de 96 % ont moins de 35 ans, un profil particulièrement attrayant et recherché pour les campagnes marketing ciblant les jeunes adultes connectés.
Une dépendance stratégique et économique à surveiller
La dépendance quasi totale aux capitaux saoudiens, eux-mêmes issus d’une économie encore largement pétrolière, fait peser un risque évident sur la pérennité du modèle. Si le financement venait à se réduire, tout l’écosystème bâti autour de l’EWC pourrait vaciller, fragilisant les scènes esports incluant l'EWC comme un tournoi majeur au sein de leur circuit compétitif.
Cette centralisation des ressources et des enjeux autour d’un seul pays pourrait aussi nuire à la diversité de la scène compétitive mondiale, en concentrant les flux d’attention, d’argent et d’influence dans un unique hub géographique.
Conclusion : un levier d’image pour l’Arabie Saoudite, un test pour l’esport
L’Esports World Cup illustre parfaitement la stratégie de soft power du royaume saoudien : façonner son image comme acteur majeur du jeu vidéo et de l’esport à l’échelle internationale.
Si les gains immédiats pour les clubs, les joueurs et les marques sont concrets, le modèle repose encore sur un équilibre fragile dû à des investissements sans retour potentiel.
L’avenir dira si ce projet saura s’autonomiser et se pérenniser ou s’il restera une démonstration de puissance rendue possible uniquement par un soutien financier massif ainsi qu'une volonté de briller.
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